Le weekend du 10 au 12 septembre 2016 était un long week-end à Singapour, mais aussi dans tous les pays musulmans. C’était Hari Raya Haji (la fête musulmane du Hajj). Nous avons profité de l’occasion pour nous échapper de la cité nation de Singapour et visiter le Krakatau (entre Java et Sumatra, cela s’écrit aussi Krakatoa) puis le Parc National de Ujung Kulon (extrême sud-ouest de Java).
Arrivée à Carita
Le premier soir (Ven->Sam), après 1h30 d’avion et 3h de voiture, nous nous sommes couchés à 2h30 pour nous lever à 7h30. La chambre très sale était au bord d’une route très bruyante, pas moyen de dormir à cause de la circulation des motos et des camions. En plus il n’y avait ni évier, ni douche, juste un robinet, une grande bassine et une casserole, à côté des toilettes…. Bon pour 5h de « sommeil », sachant que le lendemain c’était baignade, la douche on s’en est passé, mais c’était tout de même au-delà du réel.
A décharge (excusez le terme 🙂 ) , bien que le prix global nous a semblé exagéré, il faut dire que tous les désagréments matériels ont été compensés par une serviabilité et une gentillesse inégalée. Surtout si l’on considère que nous étions là au cours d’une période de fête religieuse très importante pour les musulmans.
Le lendemain, nous nous sommes donc mis en route très tôt. Dès 8:00 du matin, nous étions au port, prêts à fendre la mer dans notre esquif de deux fois 40CV en direction de l’archipel du Krakatoa, à 63 km de la côte Javanaise.
Mais dès le départ et tout au long du voyage, ce qui nous a le plus choqué ce sont les sacs plastiques et les détritus en mer, au large, à parfois plus de 60km du rivage.
Archipel de Krakatau (Krakatoa)
Arrivés en vue de l’archipel, notre guide nous a proposé de nous arrêter faire une baignade au pied de Rakata la plus grande ile de l’archipel. Cela nous a semblé impossible tant il y avait de détritus qui flottaient dans les eaux turquoise de cette somptueuse île déserte couverte de jungle avec son sommet volcanique de 813mètres d’altitude. Le guide à juste dit « ça vient de Sumatra », je n’ai pas pu m’empêcher de lui rappeler qu’à 150km de Jakarta, sa réponse ne nous semblait pas très honnête, il a reconnu que ça venait peut-être plutôt de Java. En y regardant plus près, nous avons rapidement remarqué que ces amas de plastique étaient peuplés de méduses, le guide nous a alors proposé d’aller directement sur le Krakatau.
Anak Krakatau
Une fois débarqués, nous avons gravi le Krakatau. Sur les flancs du volcan Krakatau, qui n’est pas très pentu, mais quand même, sur les lapillis noirs, sous un soleil de plomb, il faisait une chaleur terrible (les semelles des baskets de Natacha ont même fondu). Tylian avait 38,5° de fièvre, le nez très pris, un coup de froid attrapé dans l’avion la veille, mais il était quand même ravi même si pour une fois ce n’était pas lui le premier en haut.
Il n’est pas possible d’aller au sommet car le volcan est encore en activité et l’on voit beaucoup de fumerolles toxiques sortir du cratère, les flancs sont par endroits couverts de soufre. En descendant, nous avons aperçu une station sismographique en piteux état mais qui fonctionne encore.
Nous avons piqueniqué sur la plage de sable noir du Krakatau, puis plus tard, nous nous sommes baignés avec masque et tubas, au niveau de la coulée de 2011. C’est fou comment le corail et la vie marine ont déjà repris leur place sur la coulée de lave.
Le volcan (Anak Krakatau= « l’enfant de Krakatau ») est entouré de quelques ilots qui forment les restes de l’ancien Krakatau et de 3 grandes iles dont Rakata (que l’on voit bien sur la photo avec Tylian, Alban et Natacha).
C’est plutôt grandiose, mais peu de gens s’y aventurent, par peur de l’éruption soudaine ou de l’explosion, pour donner une idée, il n’y avait que 4 ou 5 hors-bords comme le nôtre quand nous y étions, un jour férié en pleine saison, soit 30 personnes tout au plus. Dans le bateau nous avions un pilote, un membre d’équipage et notre guide, juste pour nous.
Pulau Peucang
Puis nous sommes partis pour 3 heures de navigation en direction du Parc National de Ujung Kulon à Pulau Peucang pour être précis, situé à plus de 100km au sud. Une fois atterris, avant que le soleil ne se couche. Nous avons fait une petite randonnée d’une heure pour voir les paons sauvages, les calaos et une variété de buffles endémiques, Alban et Tylian ont fait des bouquets de plumes de paon qui ne nous ont plus quitté.
Une fois le soleil couché, nous avons mangé dans le lodge, et nous sommes allés nous coucher, dans ce lodge forestier au cœur de la jungle. Il y avait beaucoup d’animaux sauvages en liberté, des singes bien entendu mais aussi des daims et des cochons sauvages plutôt placides. Les chambres étaient très correctes vu la localisation, la literie bonne et propre, l’électricité était limitée de 18h00 à 7h00 et il n’y avait pas d’eau chaude dans la douche, mais bon au moins il y en avait une à la différence de l’hotel Rakata à Carita sur Java.
Le lendemain, avant de quitter cette île, nous avons fait un petit trek d’une heure dans la jungle. La jungle, on commence à connaître, mais là, nous avons été impressionnés par les dimensions d’un gigantesque ficus étrangleur, une véritable cathédrale de lianes. Nous avons également croisé une énorme sangsue en quête d’un hôte.
Pulau Handeuleum
Le lendemain, nous sommes partis à 9h00 de Pulau Peucang pour Pulau Handeuleum à plus d’une heure de bateau de là. Nous y avons fait deux bonnes heures de pirogue dans des rivières bordées de palmiers Nypas avec leur magnifique et énorme fruit. Dans ces palmiers de mangrove qui datent de la préhistoire, nichent des pythons (on en a vu 5). Il y a les mêmes palmiers dans une ile près de Singapour (Pulau Ubin) où nous faisons parfois du vélo, et quand on circule dans ces bras de mangrove bordés de ces palmiers, on a l’impression qu’il ne manque qu’un Tyrannosaure pour que le paysage soit complet.
Nous nous sommes aussi baladés dans des prairies où il y avait de grands oiseaux bleus et rouges (grands comme des corbeaux, mais très jolis) vivant dans des tunnels sous terre, c’est vraiment bizarre de voir des oiseaux comme ça sortir d’un terrier. Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance de voir l’un des derniers rhinocéros de Java (il n’y en a plus que 50 dans le monde qui vivent dans cette réserve).
Ilot corallien de Oar
Sur le chemin du retour, nous avons fait _une escale snorkelling sur un ilot corallien nommé Oar. Cela n’a duré qu’une heure, notre guide qui se baignait avec nous s’était fait piquer par une méduse. Les fonds étaient raisonnablement peuplés même si au regard de ce que nous avons déjà vu en plongée ou en snorkelling à Flores, c’était un peu pauvre.
Pour conclure
En tout, sur 3 jours, nous avons fait près de 300km en hors-bord, c’était un peu long mais très agréable car il faisait très beau même si nous avons affronté à un moment une mer assez agitée, ça n’a pas duré, mais c’était un peu inquiétant. En route nous avons croisé beaucoup de poissons volants, c’était super de les regarder longuement planer à coté de nous.
Ensuite en bateau il a fallu s’arrêter une dizaine de fois sur les 300km pour enlever les sacs plastiques qui se prenaient dans l’hélice, en pleine mer, à 60km de la côte…. L’Indonésie c’est vraiment très très sale… Imaginez-vous combien il faut de sacs plastiques dans l’air pour que en voiture, sur l’autoroute, il faille s’arrêter tous les 40km pour les retirer du pare-brise ?
Enfin la dernière nuit (Dim->Lun), c’était la fête du Hajj et toute la nuit jusqu’à 7h du matin, de toutes parts, les muezzins ont hurlé Allah Akbar, c’était à qui hurlerait le plus fort, pas moyen de fermer l’œil. Ce fut donc un voyage très fatigant, mais le site du volcan était vraiment quelque chose de grandiose, et ensuite le parc naturel de Ujong Kulon dans lequel nous avons fait du canoë dans la mangrove ainsi que du snorkelling sur un îlot perdu en mer était très cool. Pour conclure, ce fut une excellente rupture dans la banalité de notre quotidien.
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